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De la sécurité énergétique aux objectifs climatiques
Pourquoi le nucléaire est l’énergie de l’avenir pour les nouvelles générations
Emma Midgley
Petits réacteurs modulaires, alimentation des centres de données par le nucléaire... la conversation sur l’énergie nucléaire évolue et de nouvelles voix plus jeunes se font entendre. Pour ces dernières, le secteur de l’énergie nucléaire est un secteur d’innovation, qui offre des solutions à certains des plus grands défis auxquels le monde doit faire face aujourd’hui –?à savoir, la sécurité énergétique, le développement économique et les changements climatiques. L’AIEA est allée à la rencontre de jeunes du monde entier pour comprendre pourquoi ils sont favorables à l’électronucléaire.
??Aujourd’hui, les jeunes générations grandissent dans une peur constante concernant le climat et la dégradation de l’environnement??, affirme Mads?Bunch?Larsen, 28?ans, membre du projet danois d’éducation climatique Foreningen Atomkraft Ja Tak. ??Mais nous disposons aussi de nombreuses preuves scientifiques qui montrent que l’électronucléaire est un outil s?r et efficace pour atténuer les changements climatiques tout en garantissant une source d’énergie fiable.??
Partout dans le monde, des jeunes organisent des manifestations pour appeler à lutter contre les changements climatiques. Beaucoup voient en l’électronucléaire un outil clé pour atténuer ces changements?: cette technologie, qui fournit déjà environ un quart de l’électricité bas carbone dans le monde, offre une énergie fiable et acheminable, qui peut venir compléter l’offre des énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire.
??Bon nombre de responsables vantent les mérites des énergies renouvelables, mais négligent souvent leur caractère intermittent –?les technologies solaires et éoliennes dépendent des conditions météorologiques et doivent être accompagnées d’une source d’appoint stable capable de prendre le relais lorsqu’elles ne génèrent pas d’électricité??, explique Nicole?Mikly, 30?ans, responsable de la participation des parties intéressées et des questions environnementales dans une installation de recherche nucléaire en Colombie.
Mads?Bunch?Larsen se dit particulièrement enthousiaste face aux applications non électriques de la technologie nucléaire, telles que la décarbonation du chauffage et des transports lourds. ??Le secteur de l’énergie nucléaire est particulièrement bien placé pour fournir de la chaleur et de l’hydrogène pour de telles applications??, indique-t-il.
Au cours des cinq dernières années, l’intérêt pour le nucléaire s’est accru. Depuis 2020, les prévisions de l’AIEA en matière d’électronucléaire ne cessent d’augmenter. Selon le scénario le plus optimiste, la capacité nucléaire mondiale devrait être multipliée par?2,5 d’ici?2050 par rapport aux niveaux de?2023.?
La difficulté?? Former une main-d’?uvre nucléaire où les jeunes générations peuvent jouer un r?le de premier plan. Le rapport?2025 Global Energy Talent Index, réalisé à partir d’une enquête menée auprès de travailleurs du secteur nucléaire de 150?pays, montre que la proportion de répondants de moins de 35?ans a diminué, passant de 48?% en?2023 à 37?% en?2025.?
D’après un rapport publié en?2023 par l’Agence de l’énergie nucléaire, les femmes représentent environ un quart seulement de la main d’?uvre dans le secteur nucléaire. L’AIEA tente de changer la donne au moyen d’initiatives comme le programme de bourses Marie Sk?odowska-Curie, qui apporte un soutien financier aux étudiantes en master dans des domaines liés au nucléaire, et le programme Lise Meitner, qui vise à aider les femmes en milieu de carrière dans le secteur nucléaire.
Originaire du Cameroun, Flora?Mbouyom a étudié l’énergie nucléaire à l’école IMT Atlantique Bretagne-Pays de la Loire avec l’aide du programme de bourses Marie Sk?odowska-Curie. Cette jeune femme de 24?ans souhaiterait travailler dans le domaine de la gestion des déchets lorsqu’elle aura obtenu son doctorat. ??Je suis toujours surprise de voir que les gens craignent davantage les déchets radioactifs que les problèmes qui surviennent en cas de pénurie d’énergie??, explique-t-elle.
Pour bon nombre des jeunes avec qui l’AIEA s’est entretenue, la peur et la mésinformation comptent parmi les principaux obstacles au développement mondial de l’énergie nucléaire.
??Enfant, je me souviens très bien avoir été terrifié par les rayonnements après avoir vu un reportage sur Tchornobyl au journal télévisé??, se remémore Mads?Bunch?Larsen.
Emmanuel Montwedi, 37?ans, analyste en ingénierie nucléaire à la South African Nuclear Energy Corporation, partage cet avis?: ??La génération précédente a fait de l’énergie nucléaire un sujet trop grave et effrayant.??
C’est en étudiant la macroéconomie à l’université que Mads?Bunch?Larsen a pris conscience des progrès que pouvait apporter l’énergie nucléaire.???Je me souviens avoir été choqué par la quantité d’énergie produite dans des pays comme la Suède, la France et la Suisse, qui dépendent tous beaucoup de l’énergie nucléaire et, dans une certaine mesure, de l’énergie hydroélectrique.?? Ces trois pays ont largement décarboné leur production électrique grace à l’énergie nucléaire et à l’énergie hydroélectrique.
La militante pour le climat Ia?Aanstoot, agée de 20?ans et originaire de Suède, estime que le manque de solutions de financement à grande échelle constitue un obstacle majeur à l’adoption de l’énergie nucléaire, tant en Europe que dans les pays du Sud. Pour autant, Emmanuel?Montwedi et Ia?Aanstoot sont tous les deux enthousiasmés par l’avenir de l’énergie nucléaire, et Ia?Aanstoot souligne l’??énorme potentiel?? que pourrait offrir cette énergie au monde pour aider à relever les défis les plus pressants –?de la pauvreté à la crise climatique.?
Les attitudes vis-à-vis de l’énergie nucléaire évoluent. Au-delà de la réduction des émissions, l’électronucléaire crée des emplois, renforce les économies et stimule l’innovation. à mesure que l’industrie évolue, il lui faut trouver une nouvelle génération de penseurs, de personnes capables de résoudre les problèmes et désireuses de construire un avenir plus résilient.