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    Dessalement nucléaire : une solution durable pour assurer la sécurité hydrique dans la région arabe

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    ?(Photo: D. Calma/IAEA)

    Pour les pays arabes comme pour des pays d’autres régions du monde, le dessalement nucléaire pourrait permettre de remplacer les technologies classiques de dessalement, gourmandes en énergie.

    La pénurie d’eau douce est un problème persistant dans la région arabe, où les ressources naturelles en eau limitées et la croissance rapide de la population exercent une pression de plus en plus forte sur l’approvisionnement en eau. Pendant des décennies, les pays de la région se sont appuyés sur le dessalement traditionnel, qui dépend fortement des combustibles fossiles. Face à la demande croissante d’énergie et aux préoccupations liées aux changements climatiques, de nombreux pays explorent aujourd’hui une option plus propre.

    En utilisant l’énergie nucléaire aux fins du dessalement, ces pays peuvent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre tout en parvenant à sécuriser leur approvisionnement en eau douce.

    Aidés par l’AIEA, plusieurs pays arabes évaluent la faisabilité du dessalement nucléaire dans le cadre d’études techniques, de programmes de formation et d’activités de coopération régionale. Au fur et à mesure que l’intérêt pour cette technologie grandit, celle-ci est de plus en plus considérée non seulement comme une solution pratique, mais aussi comme un élément d’une stratégie plus globale pour renforcer la sécurité hydrique dans un contexte de défis complexes en matière de développement et d’environnement.

    Comment l’AIEA appuie le dessalement nucléaire

    L’AIEA travaille avec les pays arabes depuis près de 30?ans pour soutenir les initiatives de dessalement nucléaire. Grace à des études de faisabilité, à des programmes de formation et à des recherches, elle aide ces pays à analyser comment l’énergie nucléaire peut contribuer à la production d’eau douce. Des outils spécialisés comme le logiciel d’évaluation économique du dessalement (DEEP) permettent aux décideurs de comparer les co?ts et l’efficacité des différentes technologies.

    Contrairement au dessalement classique, le dessalement nucléaire utilise la chaleur et l’électricité générées par le réacteur pour séparer le sel de l’eau de mer, ce qui permet de réduire les émissions de carbone tout en garantissant une source d’eau régulière à long terme.

    (Illustration : G. Appolinario/AIEA)

    Jordanie?: progresser sur la voie du dessalement nucléaire par SMR

    La Jordanie, dont 75?% du territoire est classé comme désert aride, prend des mesures importantes en faveur du dessalement nucléaire. Le Gouvernement étudie la possibilité d’utiliser de petits réacteurs modulaires (SMR) pour alimenter en énergie les usines de dessalement.

    ??En Jordanie, le dessalement est considéré comme la principale solution pour répondre à la demande d’eau douce attendue et réduire l’écart entre l’offre et la demande??, explique Khalid?Khasawneh, spécialiste des réacteurs nucléaires de puissance à la Commission jordanienne de l’énergie atomique (JAEC). ??Par rapport aux sources d’énergie importées, il offre aux consommateurs finaux des prix compétitifs pour l’eau douce.??

    Arabie saoudite?: le leader du dessalement explore la piste du nucléaire

    L’Arabie saoudite, qui est déjà le plus grand producteur mondial d’eau dessalée, a commencé à étudier l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins de dessalement dans les années?1970. Dans le cadre de sa stratégie visant à passer d’une économie reposant sur le pétrole à une production d’énergie diversifiée, le pays envisage désormais de se doter de centrales nucléaires pour réaliser son objectif ??zéro émission nette?? et répondre à ses besoins en eau à long terme.

    Selon la Cité du Roi?Abdallah pour l’énergie atomique et renouvelable, ??le Royaume prévoit de recourir à un bouquet énergétique durable, qui inclurait l’énergie atomique, pour répondre à ses besoins énergétiques et ainsi produire de l’électricité, de l’eau dessalée et de l’énergie thermique??, et ce, dans le but de réduire la dépendance aux hydrocarbures et de soutenir la croissance économique.

    égypte?: énergie nucléaire et stratégie d’approvisionnement en eau

    L’égypte intègre également la technologie nucléaire dans sa stratégie d’approvisionnement en eau. Alors que la première centrale nucléaire du pays, El-Dabaa, est en cours de construction, les discussions se poursuivent pour utiliser l’énergie nucléaire aux fins du dessalement dans les régions c?tières. Selon le Service d’information de l’état égyptien, ??les installations nucléaires peuvent fournir l’énergie dont ont besoin les usines de dessalement pour produire de l’eau potable??.

    Kowe?t?: envisager le dessalement nucléaire comme solution durable d’approvisionnement en eau

    Le Kowe?t, qui dépend fortement du dessalement de l’eau de mer pour répondre à ses besoins en eau douce, se tourne de plus en plus vers les technologies nucléaires pour trouver des solutions plus durables. ??Le Kowe?t est confronté aux effets du changement climatique, à l’acidification des océans et aux problèmes de pollution liés à l’industrie pétrolière et maritime ainsi qu’aux activités de production d’électricité et de dessalement??, indique Nader?Al-Awadi, commissaire exécutif chargé de la coopération internationale à l’Institut kowe?tien de recherche scientifique. Dans le droit fil de son action pour relever ces défis environnementaux, le Kowe?t a créé une installation à grande échelle pour mener des recherches sur l’acidification des océans afin de mieux comprendre les effets de l’évolution des conditions océaniques sur les écosystèmes marins –?un sujet étroitement lié à l’efficacité des technologies de dessalement.

    Perspectives d’avenir

    Le dessalement nucléaire exige des investissements, des cadres réglementaires et la participation des parties intéressées. L’AIEA travaille en étroite collaboration avec les gouvernements intéressés afin de promouvoir une mise en ?uvre s?re, efficace et économiquement avantageuse de cette technologie.

    Pour que le dessalement nucléaire soit un succès, il sera essentiel de poursuivre les investissements, de mettre en commun les connaissances et de veiller à la conclusion de partenariats régionaux entre les pays arabes qui envisagent cette option. Si cette technologie est largement adoptée, elle pourrait renforcer la sécurité hydrique dans la région pour les générations à venir. Mettant l’accent sur l’engagement croissant des pays?arabes, M.?Khasawneh, de la Commission jordanienne de l’énergie atomique, déclare?: ??Le soutien qu’apporte l’AIEA au programme nucléaire jordanien, en particulier dans le cadre du projet sur les SMR, est très apprécié et joue un r?le essentiel dans le renforcement de nos capacités et la poursuite de nos efforts.??

    ??Les applications non électriques de l’énergie nucléaire, telles que le dessalement, offrent des solutions durables pour diverses activités très gourmandes en eau –?qu’il s’agisse de couvrir les besoins de millions de ménages, des applications industrielles de l’eau douce, de l’agriculture ou encore de l’élevage??, explique Francesco?Ganda, responsable technique chargé des applications non électriques à l’AIEA.

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