Parmi les réacteurs nucléaires de nouvelle génération, certains sont déjà en service, tandis que d’autres n’ont pas encore été déployés. L’AIEA distingue les réacteurs nucléaires avancés selon qu’ils sont évolutifs ou innovants, chacun de ces deux types intégrant les enseignements tirés de l’accident nucléaire de Fukushima Daiichi survenu en 2011. Les réacteurs évolutifs améliorent les conceptions existantes tout en conservant des caractéristiques éprouvées, tandis que les réacteurs innovants font appel à des technologies nouvelles.
La plupart des réacteurs évolutifs sont disponibles sur le marché et sont déjà connectés au réseau. Ces réacteurs reposent sur une approche de la s?reté qui est fondée sur l’application d’une stratégie de défense en profondeur, améliorée par rapport aux réacteurs traditionnels : cette stratégie mise davantage sur les caractéristiques de s?reté intrinsèques et les dispositifs de s?reté passive, et moins sur l’intervention de l’exploitant pour limiter au maximum le risque d’accident.
Les réacteurs innovants intègrent des changements radicaux pour ce qui est de l’utilisation des caloporteurs, des combustibles, des environnements d’exploitation et des configurations systèmes. La mise en service de certains d’entre eux devrait intervenir dans les dix ou vingt prochaines années.
? D’un point de vue technologique, [les réacteurs innovants] sont très différents dans la mesure où, en général, ils n’utilisent pas l’eau comme caloporteur ?, explique Stefano Monti, chef de la Section du développement de la technologie électronucléaire de l’AIEA. Il précise que, du point physique, le recours à un caloporteur autre que l’eau modifie également la fa?on dont la chaleur est extraite et dont la réaction de fission nucléaire est produite et entretenue.
Les réacteurs à neutrons rapides avancés qui sont refroidis au sodium, au plomb et au plomb-bismuth ou au gaz, par exemple, utilisent des neutrons d’un niveau d’énergie bien plus élevé pour provoquer la fission. Les réacteurs de ce type sont con?us pour permettre une consommation plus efficiente du combustible et réduire ainsi la quantité de déchets hautement radioactifs. ? Sur le plan de la s?reté, les risques associés à leur exploitation sont très faibles, puisque tant la probabilité que les conséquences radiologiques possibles d’un accident sont ténues ?, affirme Vesselina Ranguelova, chef de la Section de l’évaluation de la s?reté de l’AIEA. Le Système d’information sur les réacteurs avancés de l’AIEA fournit des informations détaillées concernant les aspects techniques et la s?reté de tous ces types de réacteurs.
Les premiers petits réacteurs modulaires (PRM) avancés à être déployés dans le monde ont été mis en service l’an dernier en Russie, et de nombreux PRM innovants sont en cours d’élaboration en vue d’un déploiement à court terme. à l’échelle mondiale, on compte quelque 70 concepts et modèles de PRM, dont deux à un stade de construction avancé, en Argentine et en Chine.